Certains risquent d’être froissés par mes réponses, mais ceci est la réalité surtout quand on est confronté aux problèmes des jeunes compétiteurs devant des parents qui ne savent plus à qui se fier…C’est un peu mon « coup de gueule »
En introduction, laissons à Sandra MELOT ( 1976 ) ex -entraîneur Morzine -Chatel,donner sa version du rôle de l’entraineur de ski.
Championne France junior super G 1996 – 2 ième Championnat de France DH (1996 ) et 3ième combiné (1996 )
BEES 1er degré moniteur de ski
Brevet federal entraineur ski et traceur
« Il est chargé de la préparation physique, technique et mentale des sportifs.
Cette préparation ne s’applique pas uniquement durant la saison d’hiver mais tout au long de l’année.
La préparation physique doit être ludique et variée afin de développer au maximum la coordination et les aptitudes psychomotrices et cognitives de chacun.
Elle sera complétée par un travail technique (mais toujours ludique) sur les skis.
Pour les plus jeunes la découverte de la compétition sera l’introduction à la prise d’autonomie : est-ce que je n’ai rien oublié ? Mon casque, mon masque, mes bâtons ? Et au respect de l’autre : rester à la remise des prix par exemple, encourager ses copains bien que le ski reste un sport individuel les entraînements et les déplacements se font en groupe.
Mais aussi le respect du matériel et notamment des skis que l’entraîneur aura pris le temps de préparer tout au long de l’hiver.
Quant à la préparation mentale, est-ce réellement le rôle de l’entraîneur ? Des spécialistes de la préparation mentale existent pour accompagner l’athlète dans sa carrière sportive. L’entraîneur doit faire preuve d’une capacité d’observation et d’écoute fondamentale. Il est donc préférable d’être fin psychologue, ont-ils tous cette aptitude ? Ont-ils suivi des cours de psychologie ? Ont-ils acquis une méthode de référence pour essayer de décrypter les signaux transmis par chaque sportif dont il a la charge ? Au besoin, sont-ils en capacité de passer le relais à une personne plus compétente ?
La question se pose également de manière plus terre à terre concernant le matériel.
Comment acquière-t-il les connaissances techniques pour chaque modèle de ski dont il aura la charge ? Sur le tas, en manipulant le matériel et en échangeant avec les représentants des marques. La technique de base est toujours la même et la préparation des skis varie peu malgré les évolutions techniques que les skis ont connus.
Malheureusement, trop nombreux sont ceux qui ne se concentrent que sur les skis, mais les chaussures on en fait quoi ? On ne s’en préoccupe pas ? On laisse le magasin de sport vendre ou louer des chaussures trop grandes aux enfants sous prétexte qu’elles doivent faire deux saisons alors qu’on changera volontiers de taille ski pour la saison suivante ?
Chacun son métier, certes, mais n’est-ce pas le rôle de l’entraîneur d’expliquer au sportif et à ses parents l’importance d’être bien chausser pour pouvoir bien skier ? Sinon qui le fera ? Mais encore faut-il qu’il ait acquis un minimum de connaissances à ce sujet. L’observation et son expérience personnelle (souvent douloureuse) ne suffisent pas nécessairement. Par contre, la volonté de prodiguer un conseil pertinent et le plaisir de voir progresser le sportif dans les meilleures conditions possibles doivent rester ses motivations premières.
Alors tout comme la préparation mentale ou la préparation des skis, acquérir une base sur les fondamentaux de la chaussure et du pied n’est pas une excentricité mais une compétence utile et nécessaire à rajouter sur le manuel du parfait entraîneur de ski. »
Sandra, ex -compétitrice coupe d’Europe jusqu’en 1996, ensuite 8 années consacrées en tant qu’entraineur au ski Club de Morzine-Avoriaz.
Son parcours professionnel l’a ensuite conduite pendant 12 ans dans le domaine bancaire.
Par passion, elle souhaite revenir au milieu du sport, mais dans un domaine toujours lié au ski. Ses pieds ont connu le bonheur il y 8 ans en venant chez Total Feet.
Mars 2019, profitant d’une reconversion professionnelle, elle intègre la structure de Total Feet. Depuis le 16 Septembre 2019, elle suit une formation d’orthopédiste-orthésiste-podologiste à Lyon.
Vous la retrouverez chez Total Feet en Octobre 2020, pouvant concilier sa passion ( la glisse) et son nouvel objectif : « faire plaisir aux gens et se faire plaisir »
« Passion quand tu nous tiens ! »
Sandra MÉLOT ,1976
Championne France junior super G 1996 – 2 ième Championnat de France DH (1996 ) et 3ième combiné (1996 )
BEES 1er degré moniteur de ski
Brevet federal entraineur ski et traceur
Sentir ses skis, transmettre ses appuis de façon naturelle et pouvoir évoluer. Cela ne se limite pas seulement à ses pieds, mais à l’ensemble de son corps, dans sa position, ses flexions, angles des chevilles, hanches, bassin, épaules.
Le choix de la raideur de la chaussure doit être fait de façon individualisée en fonction de la morphologie, sa puissance physique, son stade de croissance. Cette raideur est déterminante dans la flexion et le travail de la cheville. Le choix de la pointure est aussi très important : il faut réussir à déterminer la taille idéale pour l’ensemble de la saison surtout en période de croissance. Pour un compétiteur la bonne chaussure de ski ne pourra avoir qu’une durée de vie limité : une saison. Les pieds grandissent, les plastiques se fatiguent.
Non. Tout parent est conscient du budget financier alloué pour un compétiteur au sein d’un ski club sur une année civile : cotisations, déplacements, stage d’été sur les glaciers, matériel. La chaussure représente « seulement » 1/20 du budget global, mais elle peut être source de 80 % des soucis, ou source d’une progression négative au cours de la saison hivernale
Depuis sa création TOTAL FEET a toujours encouragé les jeunes coureurs :
Sélection de chaussures selon les critères techniques de TOTAL FEET (et non pas marketing) au prix club comme vous pouvez les avoir auprès des marques.
Un forfait saison « programme Junior » comprenant confection d’une semelle entièrement sur mesure, la personnalisation et l’adaptation de la coque à la morphologie des pieds (en fait j’anticipe aussi les problèmes qui pourraient survenir en cours de saison)
le réglage du canting et si nécessaire mise à plat des sabots afin de respecter la morphologie des jambes. Toutes les retouches en cours de saisons sont comprises dans ce forfait.
Pour plus de détails voir sur le site.
On ne doit partir du principe « On prend une chaussure pour 2 ans, les pieds grandissent ! » Vous partez au casse-pipe. On doit serrer trop les boucles pour être tenu, le talon lève, douleur aux malléoles, frottements douloureux sur le 5ième orteil, manque de réactivité. Cela fait 25 ans que je suis confronté à ce dilemme des parents : une chaussure de compétition pour un jeune coureur doit aller comme un gant. Sa forme et volume interne doivent être la réplique du pied. Cela représente 80 % des problèmes que je rencontre lors du premier rdv avec les coureurs quand je souhaite bien chausser les jeunes.
La majorité redescend de pointure en cours de saison et les résultats ne se font pas attendre…
Est-ce que cette chaussure est appropriée à sa forme de pieds, le flex est-il convenable à sa stature et morphologie ? Est-ce qu’une autre marque ne serait pas mieux adaptée ? Le travail mécanique de la chaussure est-il adapté ou doit-il être modifié pour me convenir ? La coque devra être aussi adaptée.
Je le répète, la chaussure est l’interface essentiel pour le skieur : sentir et transmettre. De tous les temps, les plus grands champions prennent conscience de l’importance de la chaussure et du peaufinage de son adaptation durant les stages d’entrainement sur glacier. Il n’y a qu’à voir les derniers changements de Marcel Hirscher et Alexis Pinturault, sans parler des marques qui n’arrivent toujours pas à avoir une chaussure Racing performante…
C’est la grande inconnue. Je vous laisse relire le commentaire de Sandra à ce sujet.
Dans notre monde moderne, l’entraineur travaille souvent en étroite collaboration avec une marque par souci de commodité afin d’allier l’ensemble (ski-chaussures-fixations) pour son groupe. Mais surtout il ne sait pas à qui il peut se référer afin d’offrir un service de base au niveau de la chaussure.
Beaucoup de magasins de sport ayant un « bootfitter » ou même le matériel peuvent déjà préparer le terrain : la mesure du pied pour la bonne taille, une petite semelle de base, une déformation simple de la chaussure (av pieds ou malléoles). Surtout qu’en période basse saison, on a le temps ……Et c’est du service qui permettra de fidéliser le client (surtout les parents…)
Les semelles : C’est la base et c’est un élément INDISPENSABLE dans toute chaussure : répartir la pression sur l’ensemble de la chaussure, donner un soutien naturel à la voute plantaire améliore la prise de carres et diminue les risques de frottement sur la malléole interne.
Le chausson injecté est un chausson sur mesure qui doit être fait dans une coque préparée et adaptée pour cette opération. Dans bon nombre de cas, une semelle bien faite, la préparation seule de la coque et le chausson racing suffiront. La décision finale revient au technicien expert reconnu dans le domaine de la chaussure de compétition et non pas un « gourou » endoctriné par les sirènes du marketing…
Souvent ils sont conçus pour fonctionner de manière optimale comme un ensemble. Souvent, le skieur ne retrouve pas ses repères, ses marques. Un changement de chaussure pourra modifier sa position et le travail mécanique, car elle sera plus adaptée à sa morphologie et façon de skier. Bon nombre de compétiteurs de haut niveau ont volontairement fait ce choix, pour le meilleur….
Ma réponse : Achetez les skis, fix, vêtements, accessoires, outillage, PAS LES CHAUSSURES !
Les sites ski racing spécialisés en France proposent tous un service de préparation des skis ultra compétant, des prix agressifs, surtout sur les modèles de l’an passé où il existe « seulement » un changement de sérigraphie. De très bonnes affaires sur les vêtements. Pour ce qui est de la chaussure : comment déterminer soi-même la pointure correspondante surtout quand on veut changer de marque ? A-t-on le modèle correspondant à nos besoins ? Les mêmes questions reviennent encore et toujours… Agissez donc en votre âme et conscience
Beaucoup de magasins ou bootfitter ne voudront pas s’aventurer dans ce travail : trop de paramètres aléatoires et ingérables pour un vrai pro !
Et surtout pas TOTAL FEET : je n’ai pas le temps pour ce genre de travail et mon code déontologique me l’interdit…